A l’heure d’un marché agricole tendu, soyez vigilent dans la valorisation de vos tracteurs ! Si Agriaffaires propose son « Observatoire des prix » accessible à tous, mes confrères peuvent utiliser la cote SIMO Net ou SIMO papier pour les puristes 😉
Dans les deux cas, comment s’y prendre pour connaître le vrai prix marché de votre tracteur d’occasion ?
Loin de prétendre maîtriser de tête, la si convoitée formule magique du calcul d’une cote, mais tout de même forte de mes douze années d’expérience dans le métier de la machine agricole d’occasion, il est vrai que si vous n’y êtes pas tous les jours, connaître la valeur marché d’un tracteur peut devenir un vrai casse-tête.
Prenons l’observatoire des prix d’Agriffaires :
Si vous êtes Agriculteurs ou même jeune Responsable occasions plein d’enthousiasme, vous déchanterez assez vite si vous vous fiez à 100% aux valeurs présentées. Tout d’abord, les algorithmes Agriaffaires récupèrent comme base de données, les prix affichés de chaque annonce. Nous savons tous que ces prix sont négociés lors d’une vente. Je pense donc que déjà ça part mal. Pour paraître plus « pro », Agriaffaires indique n’utiliser que les annonces concessionnaires : depuis quand les concessionnaires agricoles du territoire Français affichent sur Agriaffaires leurs occasions au juste prix marché ? Toutefois, cette cote est intéressante, et si je précise qu’elle n’est pas fiable à 100%, il est important de savoir lire entre les lignes et surtout de jongler entre « Années » et « Heures ». Ne tenez pas compte du « Prix min » ni du « Prix max », ce dernier étant une douce illusion utopique d’un monde parfait qui n’existe pas. Le nombre d’annonces n’est pas non plus un indicateur : Qu’il y ait 3 ou 18 annonces d’un même modèle, ne signifie pas que le vôtre puisse ou non, sortir du lot. Je m’explique : les caractéristiques d’un tracteur d’occasion lui étant propre par son état, ses options ou sa localité, tout le monde a ses chances ! Ce qui est intéressant de regarder, ce sont les graphiques « Prix moyen » dans les onglets « Années » et « Heures ». Attention toutefois aux quelques coquilles qui peuvent soient vous faire vendre votre matériel agricole en dessous du prix marché ou au contraire beaucoup trop cher. Exemple hier, j’ai cherché à regarder la valeur d’un Case IH JXU 100, 2003, 3600 heures, clim, pneus 20% usés. Le graphique indiquait un prix moyen de 17021 € alors que l’année 2002 propose 28000€… Des petites coquilles donc, qui demandent à faire appel à quelqu’un de plus expérimenté pour estimer votre tracteur. Bonne nouvelle, Agriaffaires m’a indiqué qu’ils avaient un nouveau projet de cotation dans le chapeau et devraient le sortir fin d’année. Attendons donc de voir…
La cote SIMO ou SIMO Net
Personnellement je n’utilise que la cote SIMO papier. Donc, je ne m’étendrai pas sur la SIMO Net. Beaucoup de mes confrères l’utilisent, mais croisent le résultat avec quelques appels à des amis de la marque concernée…
Concernant la cote SIMO papier, je m’en sers tous les jours, mais comme base de calcul. Tout le monde sait que cette cote est largement influencée par les constructeurs et que les responsables occasions présents ne font pas le poids face aux courriers recommandés envoyés à leur patron s’ils l’ouvrent un peu trop. Ne faites pas les gros yeux en lisant cela, j’ai participé à la cote pendant 6 ans et c’est ce qui m’est arrivée. Aux prix (si) bas de la cote SIMO, il faut donc y ajouter un coefficient de potentiel marché, propre à chaque marque et même à chaque modèle. Aussi, il ne faut pas oublier d’intégrer les options et/ou équipements du type pont suspendu, relevage avant, GPS, usure des pneus, etc… Autant d’éléments valorisables et non valorisés sur cette fameuse cote SIMO.
Je regrette que la cote SIMO soit chaque année de plus en plus difficile à travailler, car il faut revoir pratiquement pour chaque nouvelle parution, le coefficient potentiel marché. Aussi, de proposer qu’une seule ligne au lieu de trois auparavant (cote haute, cote moyenne, cote basse) ne nous permet pas de retrouver un prix marché en un coup d’œil. Je me rappelle d’une époque où la cote SIMO pouvait être maîtrisée par des débutants du métier en une dizaine de jours, puisque j’en ai fait l’expérience. Grâce à elle, j’ai pu rapidement être autonome, chose qui me parait bien plus complexe aujourd’hui.
Vous l’avez donc compris, ses deux outils sont je pense, pertinents mais à recroiser avec d’autres informations si vous ne voulez pas avoir de mauvaises surprises, à la hausse ou à la baisse. Bonnes ventes à tous !