Pour tirer le meilleur prix de votre tracteur d’occasion fraîchement mis en vente, voici quelques astuces/ règles à connaître. Il est clair que de vendre une occasion est un métier. Toutefois, si vous souhaitez tenter l’expérience, voici quelques conseils. Mais attention, si la flemme vous guette, arrêtez-vous là, cet article n’est pas fait pour vous, car c’est du boulot de valoriser son occase 😉
Tout d’abord l’entretien de votre tracteur agricole :
Sauf exceptions, nous aimons tous beaucoup le matériel qui nous appartient. Nous l’aimons tous tellement, que l’on a tendance à se dire « non, mais le mien est quand même mieux que celui que je viens de voir sur internet car j’y ai fait monter ceci, le concessionnaire est venu me réparer cela ce qui m’a coûté tant, j’ai fait monter des pneus neufs,…
Et oui, de bichonner son tracteur est un super plus. Aujourd’hui, je vends beaucoup plus cher des tracteurs qui dorment sous le hangar, avec une couverture sur le capot et graissé tous les matin…
Mais les propriétaires « brise fer » n’ont souvent pas conscience qu’ils le sont, et cela rend les choses complexes.
Alors premier conseil : faites intervenir le concessionnaire ou réalisez les vidanges complètes et changement de filtres comme préconisé par le constructeur. Gardez les factures. Nettoyez régulièrement votre tracteur, graissez-le après chaque utilisation, vérifier les niveaux et les voyants avant de partir au champ et si vous entendez un bruit suspect, renseignez-vous sur ce qu’il en est, et faites-le réparer en temps et en heure.
Ensuite, l’estimation du prix de vente de votre tracteur
La cote AGRIAFFAIRES vous annonce une moyenne des prix affichés par les annonceurs et non pas les prix conclus lors d’une vente ! Alors vous pouvez vous en servir pour dégrossir le tableau, mais ne le prenez pas pour argent comptant. Appelez votre concessionnaire agricole de proximité ou d’une autre région, réalisez une demande de cotation auprès de professionnels indépendants comme Expemat, appelez les vendeurs des annonces sur internet similaires à votre tracteur pour savoir si cela fait longtemps qu’ils l’ont en vente. Bref, renseignez-vous auprès de plusieurs sources.
Puis, la mise en vente de votre tracteur :
Je ne pense pas que de mettre votre tracteur en bord de nationale avec un panneau « A vendre », ni le bouche à oreille suffiront pour optimiser vos chances de vendre votre tracteur d’occasion au meilleur prix. Je n’ai pas de parts sociales chez eux, mais la référence c’est bien Le Bon Coin et Agriaffaires, en terme de visibilité. Mais ce n’est pas parce que ce sont les meilleurs, qu’il ne faut pas soigner votre annonce. Remplissez tous les champs, et donnez un maximum de détails sur votre tracteur et SURTOUT soignez les photos ! Le tracteur doit être lavé, en intérieur de cabine et à l’extérieur. Les photos doivent présenter tous les organes et à minima : gauche, droite, arrière et intérieur de cabine (sièges + commandes). Ne coupez pas les photos. Lorsque vous faites une photo de votre femme, si vous lui coupez la tête, il se peut que vous ne regardiez jamais cette photo…On peut penser que pour un acheteur ce sera la même chose. On est d’accord ?
La réception des appels pour l’achat de votre tracteur :
A bannir absolument les « Me joindre qu’aux heures des repas » ou « Joignable uniquement par email ». Tout d’abord, parce que les acheteurs mangent aux heures des repas, et que quand on investit sur plusieurs années dans un tracteur, on veut discuter de vive voix avec le propriétaire. Sachez d’ailleurs, qu’un acheteur adepte des emails n’en n’est pas un : c’est un curieux. Si vous n’êtes pas disponible, laissez une annonce vocale sur votre portable du type : « Bienvenue sur ma messagerie vocale. Indisponible pour le moment, n’hésitez pas à me laisser un message avec votre nom et vos coordonnées, je ne manquerai pas de vous rappeler dès mon retour ». Et cela va de soi, faites-le dès que vous avez cinq minutes. Les acheteurs n’attendent pas après vous. Dès qu’ils ont décidé d’acheter un tracteur, c’est maintenant et pas dans dix jours. Soyez aimable et courtois, même si des questions vous paraissent aberrantes. 90% de la vente se fait par téléphone. Répondez agréablement aux questions, prenez le temps et ne racontez pas votre vie. Il faut savoir en dire juste assez mais pas trop. Pour les 10% restants, c’est la visite qui vous fera finaliser votre vente. Donc donnez leur envie de venir.
Aaaaaaah, la visite de l’acheteur :
Idem que pour les photos. Le tracteur doit être propre !!! Mieux : préparez votre rendez-vous! Les niveaux, les graissages, le soufflage des filtres et radiateur faits ! Vérifiez que l’électricité et les freins fonctionnent. C’est un devoir légal. Vous pouvez être poursuivit si ceux-ci ne fonctionnent pas, même si vous êtes agriculteur. Si le capot ne s’ouvre pas, si l’échelle est tordue, si les récupérateurs d’huile des distributeurs sont plein, faites le nécessaire pour rendre votre tracteur d’occasion présentable. Vous ne vendez pas une chaise Ikea, mais un outil de travail, à un prix conséquent et qui sera amorti sur plusieurs années. Mettez-vous à la place de l’acheteur. Auriez-vous envie d’acheter un tracteur d’occasion dégueulasse ?
Le paiement :
Une fois l’accord conclu, ne faites rien tant que vous n’avez pas l’argent, dans son intégralité, sur votre compte bancaire. Bannissez les chèques, surtout le jour de l’enlèvement, car si l’acheteur est insolvable, vous ne reverrez jamais la couleur de ce qu’il vous doit. Si vous vendez votre tracteur à l’export, n’ayez pas peur de donner votre RIB. On ne peut pas vider votre compte avec un RIB ! Croyez-vous que l’on puisse vider le compte bancaire de Monsieur Carrefour ou de Monsieur Leclerc avec un terminal de carte bleue, lors d’un passage en caisse ? le RIB c’est pareil : un moyen de paiement ultra sécurisé.
Les papiers à fournir lors de la vente de votre tracteur :
Certificat de non gage, certificats de cession signés et tamponnés et la carte grise barrée et signée, doivent obligatoirement être délivrés à l’acheteur, dès la réception du tracteur. Les certificats vierges sont disponibles directement sur internet, donc rien de plus facile pour se les procurer. Si je vous dis que la facture numérotée, datée, présentant le nom de votre société et celle de l’acheteur et les numéros SIRET de chacun, doit être délivrée à l’enlèvement, je pense ne rien vous apprendre. Là où je peux peut-être vous aider, c’est dans le cadre d’une vente export. Votre contrôleur fiscal, en cas de contrôle, acceptera une vente hors taxe qu’à condition que vous lui présentiez deux éléments : le numéro de TVA intracommunautaire de l’acheteur (vérifiable sur VIES validation du numéro de TVA) et le CMR : c’est une lettre de voiture (de transport) attestant que votre tracteur dépassera les frontières Française. C’est le chauffeur qui doit vous le donner, tamponné et signé, au moment du chargement du tracteur. Sans cela, dans le cadre d’une vente à l’export sans TVA, vous serez redevable des 20% de TVA manquantes à l’Etat Français + pénalités… Demandez donc bien ce numéro de TVA à l’acheteur et le CMR au chauffeur au moment de l’enlèvement. Pour les acheteurs hors Union Européenne, pas besoin de numéro de TVA intracommunautaire, vous vendrez hors taxe, mais n’oubliez pas le CMR et lettres de douanes !
Bien entendu, vous pouvez appliquer tous ces conseils à toutes vos ventes de matériels agricoles d’occasion. J’espère vous avoir aidé, et si vous avez des questions, n’hésitez pas à joindre l’équipe Expemat. Bonne vente à vous !
Article écrit par Émilie PIQUEMAL. Fondatrice d’Expemat ©